Devyn Kaizer/Bluenose 100 – 28 avril 2021
C’était le 26 mars 1921. Le jour du lancement de la goélette BLUENOSE, du chantier naval Smith and Rhuland à Lunenburg.
Mais si le BLUENOSE a été construit sur la terre ferme… Comment l’a-t-on mis à l’eau, sans les moyens que nous avons aujourd’hui? La réponse : avec un grand ÉCLABOUSSEMENT!
D’ailleurs, lorsqu’on met un navire à l’eau de nos jours, on appelle souvent la journée du lancement « Splash Day ». Voici pourquoi :
Lorsqu’on construit la quille d’un navire comme celle du BLUENOSE, on la pose sur des blocs (appelés « blocs de quille »). Mais comment mettre à l’eau un navire juché sur des blocs? Et bien, le BLUENOSE (et tous les autres navires à Lunenburg) a été construit au sommet d’une rive en pente. Grâce à la gravité, l’équipement de lancement agissait littéralement comme une glissoire pour les navires.
Nova Scotia Archives/W.R. MacAskill
De chaque côté du navire, il y avait des coulisses, qui se prolongeaient jusqu’à la rive, directement dans l’eau. On empilait, à l’horizontale, des morceaux de bois sur les coulisses, autour de la coque du navire. Cet empilement créait une sorte de berceau pour le navire. Les coulisses étaient graissées (avec des algues, des pelures de banane ou du suif) et l’empilement de bois permettait de glisser le navire en bas de la rive, dans l’eau. L’empilement était retenu par des morceaux de bois placés à la verticale et plusieurs chaînes allant d’un côté à l’autre sous la coque.
Pour soulever le navire des blocs de quille, des cales en bois de 3 à 4 pouces étaient insérées entre l’empilement et les coulisses, juste assez pour surélever le navire afin qu’il ne repose que sur les chaînes.
Les charpentiers de marine enlevaient ensuite les blocs de quille. Comme ils devaient ramper sous le navire pour le faire, deux systèmes de freinage étaient en place pour assurer leur sécurité : des clameaux (« dogs ») et un étai. Les clameaux ressemblaient à de grosses agrafes en fer qui retenaient l’empilement sur les coulisses. On les retirait avec une grosse cale en bois. Le commandement pour les enlever était « Dogs out! ». Le dernier élément de freinage était l’étai, soit un long morceau de bois placé en diagonale contre l’empilement.
Au dernier commandement, « KNOCK DOWN! », on enlevait l’étai à coup de marteau et le navire glissait jusque dans l’eau, au son d’une fanfare et dans un grand éclaboussement!
Pour en apprendre davantage sur la façon dont les goélettes comme le BLUENOSE étaient lancées à Lunenburg, sachez que le Fisheries Museum of the Atlantic a tout ce qu’il faut : la collection BLUENOSE, qui regroupe des artéfacts rappelant l’incroyable histoire du roi de la flottille de pêche de l’Atlantique Nord, ainsi qu’un espace de démonstration de lancement de goélette, où les visiteurs peuvent participer à la mise à l’eau d’un modèle réduit de 5 pieds en utilisant la méthode traditionnelle!
Visitez le site Web du musée, à l’adresse fisheriesmuseum.novascotia.ca, pour en apprendre plus sur les programmes offerts et l’ouverture de la saison 2021.
Les images sont une gracieuseté du Fisheries Museum of the Atlantic et des Nova Scotia Archives/Collection W.R. MacAskill
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